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C'est la gauche qui a inventé l'extrême droite

 

Qui n’a pas entendu ces expressions qui reviennent comme autant de leitmotivs horripilants pour ceux que la mélopée de la pensée unique finit par taper sur les nerfs : « idéologie d’extrême droite », « membre de l’extrême droite », « geste d’extrême droite », etc. et des plus vomitifs. Le décès récent d’un militant ultra de « l’antifascisme » a déchaîné une hystérie collective comme on n’en avait plus vu depuis la manipulation de Carpentras ou le 21 avril 2002. La gauche sociétale-libérale ayant trahi depuis longtemps le socialisme de ses pères, n’a rien trouvé de mieux que de s’ériger en parangon de la vertu bien-pensante en dénonçant partout une fantasmagorique extrême-droite fasciste et factieuse, prétendument dangereuse pour la République. Assez de cette imposture d’Etat ! L’extrême droite est agitée par la gauche pour faire oublier que c’est elle qui l’a enfantée !

Concept fourre-tout

On remarquera, en effet, que la classe politique et médiatique niche à l’intérieur de ce concept fourre-tout d’extrême droite, les pires abominations engendrées par la gauche et l’extrême gauche, au cours du siècle dernier et au début de celui-ci. Quant à la droite, son incapacité intellectuelle et politique à se dégager de la gangue post-épuration dans laquelle la gauche résistancialiste l’a enfermée, avec le soutien actif des gaullistes masochistes d’alors, la tient en état d’ankylose permanente confinant à la plus vile des pleutreries. Mitterrand avait cyniquement compris le parti qu’il pouvait tirer politiquement de cette situation, lui qui connaissait parfaitement cette droite complexée dont il était issu. L’épouvantail du Front national devait servir à maintenir la droite dans ses cordes, tandis que Jean-Marie Le Pen était démonisé à souhait, quand il n’en rajoutait pas lui-même, ayant fini par comprendre, lui aussi, que son rôle d’idiot utile de la gauche lui interdirait à jamais d’accéder aux plus hautes fonctions d’Etat. A l’inverse de sa fille. Et c’est tout l’enjeu de l’opportune montée en épingle de l’affaire Méric, où un insignifiant « red-skin » est bruyamment canonisé par une gauche en perte de vitesse électoralement, craignant une nouvelle traversée du désert pendant vingt-ans et qui sort de son placard muséal des années « SOS-Racisme », les antiques ficelles éculées du « fascisme » et de « l’abject ventre fécond de la bête immonde ». Harlem Désir est resté l’homme de ce passé frelaté.

Fascisme versus extrême-droite

Car, qu’est-ce que l’extrême-droite, si ce n’est, en toute logique, un ensemble d’idées et de mouvements politiques situées à droite de l’échiquier politique ? Notre bonne vieille Action française occuperait volontiers ce positionnement, dans la mesure où, à sa critique radicale des institutions républicaines et des doctrines sous-jacentes qui irriguent le régime et ses commis, elle associerait un certain conservatisme réactionnaire qui la classerait plutôt à droite qu’à gauche, quand bien même, rappelons-le, notre royalisme serait hors de tout parti. En aucun cas, contrairement à ce qu’ont pu soutenir abusivement des historiens comme Ernst Nolte ou Zeev Sternhel, l’Action française n’a été une quelconque voie au fascisme, pour le seul motif, que l’Etat (entité statique mue par le droit) n’a jamais été pour nous la subsomption de la nation, conçue comme une réalité vivante. Le néo-national-socialisme maquillé d’un pseudo (et incompris) solidarisme organiciste de groupuscules tels que Troisième Voie, emprunterait davantage à la rhétorique de la gauche, voire de l’extrême-gauche, pour lesquels, le culte autoritaire de l’Etat (la statolâtrie, à proprement parler) devait forcément conduire au bonheur des peuples placés sous sa férule. C’est donc se payer de mots à peu de frais que d’étendre indéfiniment des concepts ou en substituer artificiellement d’autres, au risque (mais à dessein) de troubler la représentation de la réalité idéologique. Sans aller jusqu’au détail, rappelons que c’est la gauche qui inventa et théorisa l’antisémitisme, pour d’autant mieux trahir, in fine, la classe ouvrière (cf. Jean-Claude Michéa qui explique comment, à la faveur d’un compromis historique de la gauche dreyfusarde avec cette dernière, elle sacrifia littéralement les idéaux du « socialisme héroïque » d’un Edouard Berth ou ceux du « socialisme corporatif » d’un Pierre Leroux). C’est elle aussi qui inventa le national-socialisme et le fascisme et vit naitre une cohorte de collaborationniste zélés et parfois opportunistes, louer l’Allemagne éternelle du III Reich (dont l’avènement fut prophétisé par Jacques Bainville). C’est encore elle qui inventa le mythe délirant de l’homme nouveau, d’Hitler (génocide de races) à Hollande (génocide de sexes) en passant par Staline (génocide de classes) et tous leurs épigones. Doit-on également passer sous silence, que c’est encore la gauche qui, pour les nécessités impérieuses de sa propre survie historique et idéologique, manipula et tripatouille toujours l‘Histoire, du mensonge des « 75 000 fusillés » à la dissimulation des plus de cent millions de morts du communisme, jusqu’à la légende de la traite négrière seule imputable aux Blancs ? La réductio ad hitlerum est décidément la source inépuisable de fantasmes les plus grossiers mais aussi les plus lucratifs d’une gauche sociétale-libérale toujours plus totalitaire…

Article paru dans L'Action Française 2000, n°2865

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