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  • Chroniques de Winston Smith (1)

    Depuis l'élection d'Hollande à la tête du gouvernorat France, les socialistes réels qui composent son gouvernement, soutenus et relayés par leurs épigones des collectivités territoriales, ont décidé, coûte que coûte de transfromer radicalement la société française et de faire tomber les derniers bastions de résistance d'une civilisation de plus en plus crépusculaire. Conscients des ravages profonds que vont engendrer la mise en oeuvre de ces utopies destructrices, les animateurs de ce blog ont ressuscité Winston Smith, héros déviant du célèbre 1984 de George Orwell, qui, au moins pendant toute la durée du quinquenat, tiendra un journal de bord du déclin français et européen. Une façon de prendre date en quelque sorte, afin, le moment venu, de demander des comptes. Et peut-être de réagir, sauf à ce qu'il ne soit trop tard. "Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés" (G. Orwell, 1984, Gallimard, Paris, 1950).

     

    Première chronique: L'antisexisme égalitaire

    Inspirée du modèle suédois, la crèche Bourdarias de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis ne fait pas la différence entre filles et garçons. Vendredi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre pour le Droit des femmes, et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, s'y sont rendues. La seconde menace de faire évoluer la formation de tous les professionnels de la petite enfance pour les sensibiliser à la question.

    Depuis avril 2009, les équipes de la crèche Bourdarias, formées avec un spécialiste suédois, pratiquent une pédagogie «active égalitaire». Dans la bibliothèque, un certain nombre d'ouvrages ont été censurés. Comme Petit Ours brun, jugé inopportun avec ses représentations de papa fumant le pipe en lisant le journal et de maman aux fourneaux. Quand les petites filles se rêvent en princesse, le personnel confisque diadèmes et robes roses et justifie :«Nous essayons d'ouvrir l'horizon de la princesse en lui proposant du bricolage mais sans l'empêcher de jouer à la princesse».

    En Suède, certains établissements vont jusqu'à prôner l'emploi d'un pronom neutre pour remplacer les traditionnels «il» et «elle». Cette pratique qui n'a pas (encore) cours à Bourdarias. Le pédopsychiatre Stéphane Clerget explique :"Il faut proposer à chaque enfant d'être garçon ou fille à sa manière, sans nier la différence des sexes comme le font des partisans de la théorie du gender."

    Sources: Le Salon beige (9 septembre 2012); Le Figaro (7 septembre 2012).

     

     

  • L'euro, nouveau monothéisme

    On peut bel et bien parler de religion de l'euro, tant nos dirigeants persistent aveuglément dans l'erreur diabolique de l'édification d'une zone monétaire non optimale, ab initio, et qui accélère la récession des économies européennes. Si, en Allemagne (et ailleurs en Europe), le débat est régulièrement nourri par les médias et les partis politiques, sur la question cruciale de l'avenir de l'euro, force est de constater que la France, "fille aînée de la crise", méconnaît sciemment les ressorts dialectiques d'une saine disputatio sur le sujet. On doit d'autant plus le déplorer que  la majorité de nos concitoyens, plus familièrement (dés)informés par la déesse "télévision" allumée dans chaque foyer à raison de trois heures par jours environ, est, ainsi, délibérément tenue à l'écart de ce grand enjeu de politique nationale. Le cynisme et la duplicité des "élites" contribuent fortement à l'infantilisation des masses, auxquelles l'on fait accroire n'importe quoi, pourvu qu'elles consomment et qu'il leur soit dégagé suffisamment de temps de cerveau disponible pour adhérer, sans résistance, aux fallacieux et éphémères délices de la mondialisation marchande et consumériste. Cette anesthésie civique explique, en partie, pourquoi le libéralisme économique (représenté par la "droite") comme son frère siamois, le libéralisme ethico-politique (porté par la gauche "socialiste") alternent depuis trente ans au pouvoir, sans proposer de véritable alternative.

    Quoi qu'il en soit, le mouton d'électeur ne voit pas que ses bergers le conduisent tout droit vers le précipice. Faute, en effet, de répondre efficacement à la crise de l'euro, c'est l'Europe politique qui s'en trouvera plombée durablement. ce n'est pas nous qui l'affirmons, mais l'économiste, Jacques Sapir. Dans une tribune publiée dans Le Monde (3 septembre 2012), ce dernier pronostique des lendemains funestes: " [le déficit public et l'accroissement de la dette sont aggravés par] l'anémie [d]es pays de la zone euro depuis l'introduction de la monnaie unique. Le décalage de croissance est net avec les autres pays développés non membres de la zone euro. Il faut donc s'attendre à une montée du chômage de 3 % à 4 % au minimum sur un horizon de douze mois. Dans ces conditions, parler de "redressement productif" pour la France est une sinistre fumisterie". Il préconise la sortie coordonnée, à l'échelle européenne,  de la zone euro, ce qui, selon lui, "permettrait de définir des niveaux de dévaluation et de se doter des mécanismes susceptibles de contrôler les mouvements de ces nouvelles parités". 

    Ce spécialiste de l'Union soviétique, puis de la Russie, ne clame-t-il pas dans le désert, tant les études publiées ne manquent pas sur Internet? Mais comme il l'écrit encore, "les dirigeants français ont communié depuis des années dans la religion de l'euro. On comprend que changer de politique soit difficile. Mais ils doivent comprendre que ce qui nous attend, tant en France qu'en Europe, sera incommensurablement plus pénible, et aura de tragiques répercussions, s'ils ne prennent pas cette décision. Gouverner, c'est choisir". On rajoutera qu'il n'y a pas plus sourd que celui que ne veut pas entendre.

    Aristide Leucate