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  • Maurras. Le fantôme et l'héritage

     

     

    Il y a une dizaine d’année, l’auteur de ces lignes, dans une recension de Mes idées politiques (reparues aux éditions L’Age d’Homme) publiée dans une revue universitaire, écrivait que « si la doctrine [maurrassienne] paraît quelque peu oubliée car insuffisamment enseignée, il en reste au moins une terminologie et des concepts. En ce sens, à l’instar de la philosophie marxiste, la pensée maurrassienne demeure incontournable ».

    Maurras ambivalent

    Propos candides dus à la joie d’une réédition inespérée ou conviction enracinée dans une foi militante encore ardente ? Toujours est-il que, dix ans plus tard, le Charles Maurras – Le Maître et l’action du professeur Olivier Dard amène à reconsidérer notre conclusion. Non qu’elle soit désormais frappée d’obsolescence ou devenue épistémologiquement erronée ou inexacte, car, force est de constater que subsiste une lexicologie reprise à l’envi dans la sphère politico-médiatique. L’emploi de syntagmes tels que « pays légal, pays réel », voire même « politique d’abord », témoignent d’une réactivation de mots anciens banalisés à la lumière de maux permanents (crise financière et politique, germanophobie latente, incapacité du régime, etc…). L’ouvrage d’Oliver Dard est capital. Avec une écriture serrée qui ne s’encombre pas d’enluminures stylistiques, l’auteur va à l’essentiel. Il est vrai que tout a été dit, ou presque, sur le Martégal, notamment depuis les substantiels travaux de Victor Nguyen, James Mac Cearney, Stéphane Giocanti ou Tony Kunter, pour n’en citer que quelques-uns. Excédant le cadre de la simple biographie, (dont les éléments factuels ne sont repris qu’à titre de jalons et de prétextes pour éclairer tant le cheminement intérieur de Maurras, que sa relation aux autres, maurrassiens, dissidents et adversaires), ce livre ,relativement dense et court (352 pages, bibliographie et index compris), se veut un essai à la fois prospectif (que reste-t-il de Maurras et de son héritage intellectuel ?) et définitif, tant il reprend et synthétise les travaux et colloques entrepris et supervisés par ce spécialiste sérieux et incontesté des droites radicales françaises. N’ignorant certes pas la prolifique prose du maitre de l’Action française, Olivier Dard exploite judicieusement la volumineuse correspondance qu’il entretint avec son précepteur, l’abbé Penon (échanges épistolaires organisés et présentés sous le titre Dieu et le roi. Correspondance entre Charles Maurras et l’abbé Penon, par notre ami Axel Tisserand, aux éditions Privat), finalement bien plus éclairante que ses seuls textes politiques, pour peu qu’on prenne la peine d’y lire entre les lignes. Par surcroît, l’historiographe n’hésite pas à emprunter la piste psychanalytique pour tenter d’expliquer (de façon assez convaincante, d’ailleurs) « l’ambivalence » d’un Maurras théoricien puissant et influent, mais incapable, finalement et nonobstant ses exhortations, de passer à l’acte. Sans doute, explique Dard, l’auteur de l’Avenir de l’Intelligence fut-il, très tôt, marqué à jamais par « les trois failles de son enfance et de son adolescence » (mort prématurée du père, surdité, perte de la foi), facteurs « résilients » qui déterminèrent ce que Pierre Boutang, son plus célèbre (dis) continuateur avait décrit comme « la destinée et l’œuvre ». La véhémente acrimonie des dissidents de l’Action française à l’égard de celui dont ils attendirent, en vain, qu’il enjoignît le « coup de force » fatal au régime, fut proportionnelle aux espoirs impatients qu’il suscita, dès l’Enquête sur la monarchie, par la force persuasive et envoûtante d’une doctrine supposée inoxydable. Sans avoir aucunement été l’inspirateur d’un fascisme à la française (sed contra, cf. Zeev Sternhell ou Ernst Nolte), il convient d’admettre que la béante déception qu’il provoqua chez nombre de ses disciples, ouvrit immanquablement, chez certains d’entre eux (Georges Valois, Robert Brasillach), la voie aux folles nuits immenses et rouges des Walpurgis fascistes, quand d’autres ne sombrèrent pas dans l’action violente (la Cagoule). C’est que, tout à sa sa quête quasi mystique d’un improbable général Monk, Maurras mettra obstinément « l’accent sur la propagande par l’imprimé ou par la parole et en même temps [fera] l’impasse sur le travail de terrain et l’implantation militante ».

    Du droit d’inventaire…

    Sans passer sous silence les hauts faits d’armes de la Ligue d’Action française, de l’Institut de formation éponyme, des canulars à coups de cannes plombées des Camelots du Roi, l’auteur consacre la seconde moitié de son remarquable travail à l’étude des causes et conséquences de la chute de la maison d’AF. Non par dilection morbide ou sadique, mais pour tenter d’en appréhender l’essence. Attachés que nous sommes à la « vieille maison », sachons honnêtement reconnaître qu’en dehors de notre cercle encore vif et solide, bien que resserré, « six décennies après sa mort (…), le maurrassisme ne pèse plus guère dans le débat public, ni en France ni à l’étranger ». C’est, en outre, l’apport fondamental du livre que d’avoir consacré d’intéressants développements à la postérité maurrassienne en Europe (Suisse, Portugal, Espagne) et au Canada français, pour montrer, in fine, que le rayonnement de Maurras connaîtra « un coup d’arrêt » au lendemain du Second conflit mondial et de l’épuration. Viennent ensuite des pages passionnantes sur la survie post mortem de Maurras et du maurrassisme. Reprenant la formule de Boutang, selon laquelle « le souci de filiation », que ce dernier manifesta dans les colonnes de La Nation française (jusqu’à reprendre en première page de l’hebdomadaire, la rubrique « La Politique » inventée par son auguste devancier), « ne saurait confondre ‘‘fidélité et fossilisation’’ et que les idées de Maurras ne peuvent être entendues comme ‘‘une doctrine immuable’’ et une sorte de ‘‘catéchisme rigide’’ », Dard montre alors comment la « réactivation politique » de la doctrine d’AF ne peut faire l’économie d’un droit d’inventaire minimal. Ni malveillant ni complaisant, l’universitaire interroge froidement, non sans une discrète pointe d’empathie mélancolique, « la place effective de Maurras dans la vie politique et intellectuelle française » ? Pour asséner, tout en semblant s’en désoler, que « sur le plan du débat d’idées, Maurras n’est plus une référence mais tout juste un opprobre ».

    …au devoir d’invention

    On aura compris, en refermant cet essai, que « ce qui domine chez Maurras, est moins une influence politique directe, y compris sous Vichy, qu’une forme de magistère intellectuel ». Dont acte. Implicitement, mais nécessairement, cela signifierait-il que le dernier carré de maurrassiens « orthodoxes » dont nous sommes, n’est voué qu’à entretenir la flammèche vacillante d’un musée déserté et exhérédé ? Si notre force est, paraît-il d’avoir raison, pourquoi, en effet, la pensée maurrassienne est-elle condamnée à louvoyer entre les écueils de l’indifférence et de l’oubli, oubli d’où une kyrielle d’ignorants se permet de le sortir régulièrement dans le dessein délibérément infâmant de la reductio ad hitlerum ? Poser la question ne revient pas forcément à y répondre. Si Maurras fut un « contemporain capital » durant des décennies, force est de constater qu’il n’est plus qu’un fantôme qui hante ses disciples devenus orphelins. Il reste l’héritage, une œuvre immense mais illisible pour des générations asséchées par un enseignement scolaire inepte ayant résolument tourné le dos aux auteurs classiques, au latin et à la syntaxe. Olivier Dard relate les expériences de renouvellement de la pensée maurrassienne qui ont conduit à l’éclatement de la vieille AF et à la naissance de la Nouvelle Action Française puis de la Nouvelle Action Royaliste. Pour autant, faut-il continuer de s’inspirer d’une démarche qui procédait par emprunts successifs aux modes idéologiques du moment ? L’Autre Maurras d’un Gérard Leclerc se réclamant de la pensée de mai 1968, « dans le souci de transformer Maurras en ‘‘révolutionnaire positif’’ », outre qu’il est suranné (malgré son indéniable intérêt philosophique), relève intrinsèquement de la même « paresse intellectuelle » qu’il reprochait alors à ses ex-compagnons de route. Le syncrétisme semble avoir été confondu avec la synthèse, tandis que la pâmoison devant le miroir aux alouettes du gauchisme n’était que lointainement inspirée, jusqu’à la plus grotesque des caricatures, d’un vague « compromis nationaliste » remis au goût du jour. Dès lors, pour tenter de revenir, non à la lettre mais à l’état d’esprit qui présidait à l’Action française de 1899, envisageons précisément d’être pleinement d’Action française avant que d’être prioritairement maurrassien. Retenons les méthodes de nos maîtres (l’empirisme organisateur, notamment) et resituons-les dans une perspective renouvelée qui ne soit pas soumise à la dictature de l’instant, mais contribue activement au mouvement des idées. « Ni droite, ni gauche, le Roi ! » Pourquoi pas. Mais pourquoi pas, également, « et à/de droite, et à/de gauche, pour le Roi » ? Sans le vouloir, Olivier Dard nous incite, à travers ce portrait tout en finesse de notre vieux maître, à enrichir notre communauté réduite aux acquêts d’un maurrassisme ipséiste, dont la seule présence ne tient, finalement, que par le souvenir plus ou moins précis, quand ce n’est par le fantasme ou le mythe. Récusons le crépuscule d’une idole, selon l’heureuse expression de Michel Onfray, mais à la condition d’accepter qu’une nouvelle aurore se lève sur l’AF. Faute de quoi, les derniers vestiges du maurrassisme n’abriteront que les fossoyeurs d’une pensée devenue stérile à force d’être abusivement convoquée tant par des ignorants malintentionnés que par des thuriféraires dogmatiques.

    Aristide Leucate

    Olivier Dard

    Charles Maurras – Le maître et l’action

    Armand Colin, Paris, 2013, 25€

     

  • L'AF 2000 parle de Détournement d'héritages d'Aristide Leucate

    "C’est un livre important que vient de publier notre collaborateur Aristide Leucate : « Détournement d’héritages » car, comme l’écrit Pierre Hillard dans son introduction, « à la lecture de cet ouvrage, on comprend mieux les maux dénoncés par l’auteur (l’indépendance politique perdue, l’identité nationale explosée,...) à l’aune des principes de 1789 [...] césure dans l’histoire de France » commencée avec le baptême de Clovis.

    D’autant que ces maux, qui se déclinent en « construction européenne aux dépens des nations, destruction de la cellule familiale classique, déstructuration des esprits, immigration de masse, divinisation de l’écologie permettant l’émergence d’un panthéisme, gouvernance mondiale [...] reposent sur cette tentative d’établir un modèle à l’opposé des concepts défendus selon la Tradition de l’Eglise. »

    On comprend dès lors le sous-titre : « La dérive kleptocratique du monde contemporain », lequel se caractérise par le système technicien — Aristide Leucate, qui analyse le « progressisme nihiliste », se situe dans la droite ligne de Bernanos dénonçant la modernité technicienne comme une conspiration contre toute vie intérieure lorsqu’il souligne que « la technique n’occupe pas seulement nos esprits en influençant notre vision du monde, elle nous retranche de notre être et lui substitue une existence purement technique ». C’est pourquoi « cet ouvrage se veut une réflexion sur un pays, notre pays, la France, déboussolée, sans repère, sans phare, perdue dans la nuit noire au milieu d’un océan tumultueux ». Or, non seulement « nos sociétés sont prisonnières d’une multitude de pouvoirs qui se sont arrogé le monopole de la violence légitime, dépossédant ainsi les Etats de leur prééminence en la matière », mais encore, « cette captation (ou accaparement) est sous-tendue par une logique structuro-fonctionnaliste », c’est-à-dire par un système dont, en dehors de tout recours au conspirationnisme, « les actions individuelles et concomitantes ou simultanées des différents acteurs [...] imprimeront une cohérence à l’ensemble ».

    Aussi, l’auteur décrit-il et analyse les différents aspects de cette accaparement et de cet déshumanisation par rapport à l’existence même de notre pays dans son indépendance, qui est « confisquée » (première partie) comme dans son identité, qui est « niée » (deuxième partie) ou sa politique elle-même qui est « kidnappée » (troisième partie).

    Recueil d’articles remaniés et réactualisés parus dans différents media papier ou en ligne — notamment L’AF 2000, feu Le Choc du mois, Les Manants du roi, Nouvelles de France ou Boulevard Voltaire —, cet ouvrage ne se contente pas de faire un état des lieux quasi-complet de la situation dans laquelle se trouve notre pays : en prenant acte de cet inventaire lucide, il nous montre la voie du redressement dans lequel nous devons rapidement nous engager, un engagement qui ne peut être que national, ce qui ne veut pas dire isolé, mais qui repose sur la patrie, qui elle seule ne ment pas. Car c’est bien sur le sens de la patrie qu’il faut compter et non sur la droite, qui « a toujours été introuvable en France, non pas qu’elle soit fantomatique [...] et, par là-même fantasmée (électoralement, elle entre dans le rapport de force politique), mais son appréhension dans le champ de l’histoire des idées, d’une part, comme dans celui de l’action pratique, d’autre part, s’est toujours heurtée à l’absence de critères permettant de la caractériser. La droite doit son existence au camp d’en face. Plus exactement, la droite occupe tragiquement la place laissée vacante par la mort du roi en 1793, la gauche préemptant la cause du peuple. »

    Faut-il désespérer ? On sait qu’en politique c’est une sottise absolue : « A l’évidence, les feux de l’ancienne raison attique, ceux qui peuvent “recréer l’ordre de la civilisation véritable” selon le Martégal, [Charles Maurras, NDLA] brûlent dans le cœur de celui qui ne parvient pas à se résoudre au mol avilissement moral et physique qui gagne les Européens. »

    Et c’est en plus fort joliment dit."

    François Marcilhac

    Chronique publiée dans L'Action française 2000, n°2874

  • Revue de presse du 3 décembre 2013

     

    Où, toujours, le fossé se creuse entre le pays légal et le pays réel, entre ce qu’il est convenu d’appeler l’oligarchie et le peuple, entre ceux qui s’arriment à leurs privilèges indus et ceux qui subissent journellement les effets du grand bouleversement (culturel, démographique, économique, civilisationnel).

     

    Cette oligarchie qu’Eric Zemmour (RTL, 29 novembre) s’est payé dans les grandes largeurs jubilatoires, suite à la Une du Point (28 novembre) sur le « néocons », où le polémiste était présenté comme « l’archétype du ‘‘nouveau conservateur à la française [pleurant] cette France jadis dominante sur le continent ». Notre pamphlétaire tire à vue sur ces « représentent la France des grandes métropoles qui profitent grassement des bienfaits de la mondialisation et n’ont cure de la France du périurbain qui souffre. Ah ! Ces millions de pauvres qui ne comprennent pas que la mondialisation a permis le décollage des pays misérables et l’éclosion de riches Chinois ou Indiens qui peuvent acheter des sacs Hermès ou des voitures allemandes. Alors les ploucs ! Encore un effort pour être internationalistes ; encore un effort pour comprendre que l’immigration est une chance pour la France. (…) Ils vantent l’Islam, religion de paix. Mais ils ne croient pas en Dieu et n’ont jamais lu le Coran. Puisque beaucoup d’ouvriers et d’employés votent pour le FN, puisque le peuple est devenu réactionnaire et ne s’extasie pas devant les beautés, pourtant aveuglantes, du multiculturalisme, du mariage pour tous, de la théorie du genre, il faut laisser tomber le peuple. (…) D’ailleurs, pour eux, le peuple français n’existe pas, ou c’est un ramassis de « Duponts-la joie » racistes et alcooliques. Il est vrai que la démocratie n’est pas leur fort. Ils confondent la majorité dans le pays, avec la majorité à Bruxelles ou à Francfort. Ils confondent pensée majoritaire dans le peuple et pensée dominante dans la cléricature politique, médiatique et économique. C’est à-dire, eux ! Ils confondent conservateurs et réactionnaires. Parce que les conservateurs se sont eux. Conserver leurs idées, leur vision du monde, leurs places, leur confort ». Les mêmes nous servent de façon récurrente, leur vomitive accusation de racisme, gaz anesthésiant des dernières défenses immunitaires des peuples culpabilisés et rideau de fumée de l’incapacité politique du pouvoir. L’alternative est simpliste : défendre les siens avant les autres est raciste. « Alternative débilitante, écrit Olivier Delacrétaz dans un bel éditorial de La Nation-Journal vaudois (29 novembre). L’être humain est en toute chose à la fois particulier et universel, à la fois déterminé par ses appartenances et liberté de son jugement comme de ses décisions. Aussi ne se retrouve-t-il pleinement ni dans le donné brut de la race, ni dans la sèche – et d’ailleurs imprécise – rationalité des ‘‘valeurs républicaines’’. Seule la communauté historique et territoriale qu’on appelle la nation offre, dans une certaine mesure, la synthèse du particulier et de l’universel. (…) Dans un pays civilisé, la race n’est pas insignifiante, mais elle secondaire. Elle est intégrée à l’ordre social. L’appartenance nationale, les déterminations familiales, professionnelles et religieuses, les liens affectifs sont plus forts, plus significatifs que les caractéristiques raciales. Mais une nation peut se décomposer. Quand la civilisation reflue, quand l’ordre social se défait, quand les repères traditionnels sont ridiculisés, la race offre une sorte de communauté de substitution ». Quoiqu’il en soit, à force de racialiser le discours, on a fini par mettre la langue en examen perpétuel : « Le type européen accolé au suspect Abdelhakim Dekhar en dit long sur nos représentations collectives. Pour ne pas employer l’expression taboue de race blanche, la police et les médias en viennent à des circonvolutions absurdes. Le type européen n’existe pas. Au mieux trouve-t-on des types scandinave, saxon, slave, méditerranéen, iranien ou maghrébin, qui peuvent s’apparenter à la race blanche ou caucasienne. Mais maintenant que les races n’existent plus, il se pose un petit problème concret pour décrire un suspect lors d’un appel à témoins » (Stephan A. Brunel, Boulevard Voltaire, 2 décembre). « Plus l'oppresseur est vil, plus l'esclave est infâme », disait La Harpe. Hollande et sa clique ont instauré un climat délétère de guerre civile larvée et chacun de ses commis exhale la puanteur pestilentielle des régimes en décomposition avancée. C’est, en substance, ce qu’écrit Denis Tillinac dans Valeurs actuelles (28 novembre) : « la conjonction de son [celui d’Hollande] autisme et du sectarisme de ses ‘‘amis’’ aura donné le ton d’un art de gouverner pire qu’inadéquat par temps d’orage. Ses mêmes ‘‘amis’’ persévèrent en se gargarisant du mot ‘‘droitisation’’, sans comprendre du tout en quoi notre société a cessé d’être en phase avec leurs présupposés. (…) La France bascule à droite, dans ses profondeurs, phénomène indéit depuis les années soixante. (…) Les fauteurs de discorde ne sont pas les gens de droite, mais ceux qui, à gauche, escamotent le débat (…) en expédiant leurs adversaires dans l’enfer d’un ‘‘fascisme’’ imaginaire, double rejeton de leur démonologie et de leur cynisme ». Reste à savoir de quelle droite on parle…